lundi 18 juin 2007

En cours


Jonathan LITTELL, Les bienveillantes, Gallimard, Paris, 2006 (907 pages).

Ce n'est pas sans hésitation que j'ai abordé ce week-end la lecture de ce roman, couronné du Goncourt l'automne dernier et véritable phénomène de l'édition en France. Il s'est beaucoup vendu, certes, mais s'est-il lu ? On sait aussi la controverse qui l'a entouré : fiction et Shoah sont-elle compatibles sans obscénité ?

D'entrée de jeu, le protagoniste (comment écrire héros ?) situe le cadre de la pensée -- de la rationalisation de sa vie. Puis l'horreur commence. Des amis m'ont dit que les deux cents premières pages sont les pires, qu'ensuite on s'habitue : peut-on décemment s'habituer à la description de l'horreur ? J'en suis à la page 158, et ne m'habitue pas.

Incipit :
Frères humains, laissez-moi vous raconter comment ça s'est passé. On n'est pas votre frère, rétorquerez-vous, et on ne veut pas le savoir. Et c'est bien vrai qu'il s'agit d'une sombre histoire, mais édifiante aussi, un véritable conte moral, je vous l'assure. Ça risque d'être un peu long, après tout il s'est passé beaucoup de choses, mais si ça se trouve vous n'êtes pas trop pressés, avec un peu de chance vous avez le temps. Et puis ça vous concerne : vous verrez bien que ça vous concerne. Ne pensez pas que je cherche à vous convaincre de quoi que ce soit ; après tout, vos opinions vous regardent. Si je me suis résolu à écrire, après toutes ces années, c'est pour mettre les choses au point pour moi-même, pas pour vous.
Lire quelques critiques sur le site Alapage :

Livre: LES BIENVEILLANTES, Jonathan Littell, BLANCHE

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