lundi 9 février 2009

Cabinet de lecture

« Le soir tombe, je retourne au logis. Je pénètre dans mon cabine et, dès le seuil, je me dépouille de la défroque de tous les jours [...] pour vêtir des habits de cour royale et pontificale; ainsi honorablement accoutré, j'entre dans les cours antiques des hommes de l'Antiquité. Là, accueilli avec affabilité par eux, je me repais de l'aliment qui par excellence est le mien, et j'interroge les mobiles de leurs actions; et eux, en vertu de leur humanité, ils me répondent. Et durant quatre heures de temps, je ne sens pas le moindre ennui, j'oublie tous mes tourments, je cesse de redouter la pauvreté, la mort même ne m'effraie pas. »

Tiré des Promenades sous la lune de Maxime COHEN. L'auteur de ce texte : Machiavel, en décembre 1513. Nul ne pourrait plus écrire une telle lettre, en cette époque de la table rase. Las, notre présent a-t-il seulement du futur ?

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