vendredi 30 novembre 2012

Le fou d'Aragon in La Vie des idées

Daniel BOUGNOUX, Aragon, la confusion des genres, L'un et l'autre - Gallimard, Paris, Octobre 2012 (224 pages).

Le fou d’Aragon - La Vie des idées

Voici quelques jours que, pour diverses raisons, notamment mon inclinaison à la procrastination, que je néglige mon carnet. Pourtant l'actualité littéraire et intellectuelle est toujours présente, témoin la recension, dans La Vie des idées, de cet essai sur Aragon, lequel vient tout juste d'arriver chez mon libraire et que je dois aller chercher.

Sous peu, mon commentaire de L'herbe des nuits de Modiano -- je vous invite d'ailleurs, si vous vous intéressez à lui, à consulter Le réseau Modiano, le site qui lui est consacré et dont vous trouverez le lien au bas de cette page.

Aussi en gestation, le récit de mes récentes promenades du côté de Tchekhov, ainsi que le commentaire de Gains, le roman de Richard Powers paru en 1998 mais tout récemment traduit en français et dont j'arrive au bout de ses longues six cents pages.

Je suis d'humeur, ces jours-ci, à prendre mon temps, d'autant plus qu'écrire me semble un peu plus difficile que d'habitude. Écran blanc ? Patience donc...

vendredi 23 novembre 2012

Correcteur de bandeaux : un métier d'avenir

Cher Jourde, si je manquais de modestie, et dieu, ou qui me connaît, sait...je dirais que je n'aurais pas trouvé mieux...

Correcteur de bandeaux : un métier d'avenir

Pour l'heure, son volumineux Le maréchal absolu attend encore son heure sur la pile des « à lire » prioritaires. Que c'est court trois petites semaines la durée du prêt en bibliothèques; mais il faut savoir partager ses plaisirs.

mercredi 21 novembre 2012

Le scénario Proust

Fictions / Théâtre et Cie, France Culture: Harold PINTER : Le scénario Proust : À la recherche du temps perdu (avec la collaboration de Joseph Losey et Barbara Pavans), traduit de l'anglais par Jean Pavans, Gallimard, Paris, 2003 (207 pages).






Je savais bien que je l'avais, ce livre; mais quelle idée de le ranger avec les essais ? Quoi qu'il en soit, les proustologues et proustomanes de tout poil, et même les simples amateurs, ne voudront pas se priver de cette lecture, en deux épisodes, faite par des comédiens de la Comédie française, du scénario qu'Harold Pinter a tiré de la RTP et que songeait à réaliser Joseph Losey.





Ce n'est certes pas La guère des mondes d'Orson Welles comme émission, mais vous devriez en retirer un plaisir certain...

vendredi 16 novembre 2012

Prendre le large

André MAJOR, Prendre le large - Carnets 1995-2000, Boréal, Montréal, 2012 (229 pages).

« Dans les pages qui suivent, il y a des lectures, beaucoup même -- car pour moi "lire c'est vivre"...»

Voilà une phrase tirée du Prélude qui ouvre le livre qui m'aura séduite, tant j'y adhère, mes propres pages virtuelles étant en quelque sorte mon propre billet pour le large. Lequel livre prendra place parmi la pile de ma table de nuit, avec notamment les Chroniques de la Montagne de Vialatte. Que l'on fréquente à petites pages, comme le sentier sans nécessité d'allonger le pas, tant il est vrai qu'avec de tels compagnons, jamais ne pèsera la solitude nocturne tant redoutée du célibataire -- j'entends la solitude que lui prête qui craint de ne pouvoir se supporter et se précipite dans la solitude à deux.
« Certains jours, je trouve si peu à dire que je dois ouvrir un livre pour émerger d'un quotidien exsangue et me replonger dans le vivifiant courant d'une pensée. Si j'ai bien choisi mon livre, je retrouve une sorte d'équilibre et le goût de vivre. »
Bienvenue chez moi, beau voyageur.

Présentation de l'éditeur :
« Comme tout un chacun, je ne suis pas un homme comme les autres », écrit André Major en présentant ce nouveau volume composé à partir des carnets personnels qu’il a tenus entre 1995 et 2000. Ne pas être tout à fait comme les autres et ressembler à tout un chacun : si paradoxale qu’elle paraisse, n’est-ce pas là, au fond, la définition la plus exacte de l’écrivain, individu absolument et radicalement singulier, mais qui se sait porteur de la condition la plus commune, celle de l’humanité vivant, souffrant, jouissant et mourant au milieu d’un monde qui est à la fois sa patrie et son exil ?

Chez André Major, c’est avant tout aux lectures (des romanciers nordiques, en particulier), aux paysages (collines, forêts et lacs des Laurentides) et aux êtres proches (ses vieux parents, notamment) qu'appartient le privilège d’ordonner la suite des jours et d’en faire cette œuvre la plus humble et la plus belle qui soit : une simple vie humaine.

Au début de ces carnets, l’auteur arrive au milieu de la cinquantaine. C’est l’âge du détachement et de l’ouverture. Détachement de soi-même et des ambitions de jadis ; retraite à l’écart de la comédie sociale; repli sur l’essentiel; conscience de la fin qui approche. Mais ouverture, en même temps, à la beauté préservée de la nature, des êtres et des livres, d’autant plus proche et précieuse qu’elle représente tout ce qui importe désormais pour celui qui s’est éloigné, pour le déserteur qui ne demande plus qu’à « prendre le large ».

Écrit dans une prose aussi limpide que dépouillée, d’une modestie et d’une justesse incomparables, cette chronique d’un homme « pas comme les autres » est en même temps le roman de « tout un chacun » d’entre nous, ses semblables, ses frères. »

mercredi 14 novembre 2012

L’homme de la réforme chinoise - La Vie des idées

L’homme de la réforme chinoise - La Vie des idées

Brefs récits pour une longue histoire

Roger GRENIER, Brefs récits pour une longue histoire, Gallimard, Paris, septembre 2012 (144 pages); aussi disponible sous format électronique.

De Roger Grenier, le critique Angelo Rinaldi rappelle que, « illustrateur des faillites, [il] écrit sec » et toujours « sut en trois phrases donner l'impression de la durée, capter le flot amer du temps, dont son œuvre, en sa grisaille sans miséricorde, reproduit le mouvement de ressac, chaque livre ayant poussé l'autre, comme les vagues » (à propos du roman Le veilleur). Et, dans Service de presse, de définir ainsi la nouvelle : « La nouvelle est à la photographie d'un moment de crise, vers lequel chaque phrase nous achemine sans traîner ni prétendre, en route, épuiser tout ou partie du mystère des personnages, à l'inverse du roman. »

Avec Rinaldi comme viatique et en mémoire la chute du quatrain de Pierre Charles Roy, Glissez, mortels, n'appuyez pas, je ne me sens pas tenu, cher lecteur, à autre chose que de te recommander, vivement, comme toujours avec Roger Grenier, ce recueil qui te procurera, hors de l'agitation du monde, de belles heures. On croit, c'est une opinion du jour qui se perpétue, perdre son temps à lire, sur le vu des gazettes, j'incline à croire qu'on vit bien mieux ainsi, et que, pardonne le cliché, qui perd gagne...

Présentation :
« Une nouvelle est en général un bref instant de vie, dérobé au temps, un court morceau de la réalité découpé net. Peu respectueuses de la norme, la plupart de celles que voici s'étendent souvent sur de grandes périodes, parfois sur toute une existence. Un paisible ménage à trois qui ne finit que par une double infidélité. Un vieil homme qui, en réfléchissant sur son passé, se condamne lui-même à mort. Un musicien de brasserie qui, le violoncelle sur le dos, erre à la recherche de l'amour. Le destin d'une femme qui a été vamp au cinéma, dompteuse de tigres et bonne de curé. Une bavarde qui réussit à ennuyer son amant au-delà de la mort. Deux anciens collègues qui n'arrivent pas à se mettre d'accord sur leurs souvenirs. Et surtout, ce "Bref récit pour une longue histoire" qui commence dès l'enfance, et se déroule au cours de très nombreuses années, jusqu'à ce qu'il se perde dans les sables du temps. »
 Du même auteur : Le palais des livres

lundi 12 novembre 2012

Choisir ses chefs - La Vie des idées

Commentaire très intéressant sur un livre qui ne se semble pas moins.

Choisir ses chefs - La Vie des idées

samedi 10 novembre 2012

Flaubert/Stendhal

Un ami me fait tenir un extrait de l'essai « How Fiction Works » de James Wood.

"Novelists should thank Flaubert the way poets thanks Spring: it all begins again with him. There really is a time before Flaubert and a time after him. Flaubert established, for good or ill, what most readers think of as modern realist narration, and his influence is almost too familiar to be visible. We hardly remark of good prose that it favors the telling and brilliant detail; that it privileges a high degree of visual noticing; that it maintains an unsentimental composure and knows how to withdraw, like a good valet, from superfluous commentary; that it judges good and bad neutrally; that it seeks out the truth, even at the cost of repelling us; and that the author's fingerprints on all this are, paradoxically, traceable but not visible. You can find some of this in Defoe or Austin or Balzac, but not all of it until Flaubert."
Commentaire très juste, mais je suis maintenant davantage du côté de Stendhal...

Cela dit, certains ne semblent pas partager les thèses de l'auteur A Not So Common Reader :
Having been lashed by twice as many citations as even a formalist-cum-­structuralist should require, and having been incrementally diminished by Wood’s tone of genteel condescension (he flashes the Burberry lining of his jacket whenever he rises from his armchair to fetch another Harvard Classic), the common reader is likely to concede virtually anything the master wishes — except, perhaps, his precious time. For someone who professes to understand the fine machinations of characterization, Wood seems oblivious to the eminently resistible prose style of his donnish, finicky persona. “How Fiction Works” is a definitive title, promising much and presuming even more: that anyone, in the age of made-up memoirs and so-called novels whose protagonists share their authors’ biographies and names, still knows what fiction is; that those who do know agree that it resembles a machine or a device, not a mess, a mystery or a miracle; and that once we know how fiction works, we’ll still care about it as an art form rather than merely admire it as an exercise. But there is one question this volume answers conclusively: Why Readers Nap. 

Rédigé sur mon iPad.